Études acoustiques
Chaque espèce de cétacé émet des sons distincts dans des gammes de fréquence spécifiques et peut potentiellement être identifiée grâce aux techniques d’acoustique passive.
Depuis 2016, Globice conduit une étude acoustique sur les baleines à bosse à La Réunion et, plus récemment, dans le sud-ouest de l’océan Indien. Chez les baleines à bosse seul le mâle sexuellement mâture chante, a priori dans un but reproducteur. Ce chant est utilisé comme indice de présence sur les sites de reproduction et informe sur les niveaux d’échanges entre ces sites, les chants étant transmis d’un individu à l’autre au sein d’une même population. Ainsi, les chants enregistrés à l’aide d’hydrophones fixes permettent :
- d’évaluer les périodes et niveaux de fréquentation des baleines à bosse d’un site à l’autre et d’une année sur l’autre ;
- de comparer la composition et la structure des chants à l’échelle régionale pour mieux comprendre les mouvements d’individus entre les sites de reproduction.
L’enjeu consiste à apporter de nouvelles connaissances sur le niveau de fréquentation par les baleines à bosse des différents sites de reproduction dans le sud-ouest de l’océan Indien et leur répartition spatio-temporelle.
Entre 2016 et 2018, Globice a déployé chaque hiver austral 3 hydrophones autour de La Réunion pour compléter les connaissances sur la répartition spatio-temporelle des baleines à bosse autour de l’île. Depuis 2018, des hydrophones sont déployés à l’Ouest de La Réunion et dans plusieurs sites de reproduction du sud-ouest de l’océan Indien (Madagascar, Mozambique, etc.) afin de comparer leur fréquentation.
La méthode consiste à déployer des hydrophones autonomes à 30 mètres de profondeur. Le matériel utilisé est le système autonome SoundTrap 300 STD développé par Ocean Instruments, configuré pour permettre d’enregistrer les cétacés vocalisant entre 20 Hz et 60 kHz, c’est à dire la plupart des espèces de cétacés rencontrées dans les eaux réunionnaises. La méthode acoustique présente par ailleurs l’avantage de s’affranchir des contraintes techniques et météorologiques des sorties en mer, et de collecter ainsi des données dans des zones ou des périodes peu prospectées.