Mission OSIRIS II : améliorer la connaissance de la mégafaune marine du sud-ouest de l’océan indien
Une collaboration fructueuse de Globice avec la DMSOI, l’Université de La Réunion et les TAAF pour améliorer la connaissance de la mégafaune marine du sud-ouest de l’Océan Indien, dans le cadre du programme COMBAVA.
Dans le cadre de son programme COMBAVA, financé par l’Europe, l’État et la Région Réunion, Globice ambitionne de mieux connaître la fréquentation et la connectivité des sites de reproduction des baleines à bosse dans l’océan Indien. A cette fin, l’association approfondit ses recherches scientifiques pour apporter des éléments de compréhension sur les variations interannuelles de présence et d’abondance des baleines à bosse constatés sur les différents sites.
Cette question revêt une acuité particulière en cet hiver austral 2021 marqué par une présence très faible de cette espèce qui migre chaque année pour se reproduire et s’accoupler à La Réunion. L’analyse des enregistrements acoustiques effectués sur une dizaine de zones du bassin océanique (Réunion, Afrique du Sud, Madagascar Nord et Sud, Mayotte, Kenya, Mozambique, Tanzanie, Australie) livrera de ce point de vue des enseignements précieux sur la situation à l’échelle régionale.
Si le recours aux méthodes acoustiques permet partiellement de s’affranchir des conditions météorologiques souvent défavorables aux prospections maritimes pendant l’hiver, les observations visuelles restent indispensables au travail scientifique. Pour répondre à cet enjeu, Globice a conclu un partenariat inédit avec la DMSOI (Direction de la Mer Sud Océan Indien) et l’Université de La Réunion (Laboratoire Entropie), en accord avec les TAAF (Terres australes et antarctiques françaises), afin de prendre part à l’une des missions de surveillance de l’OSIRIS II dans les Îles Éparses et autour de Madagascar.
Durant un mois complet, du 10 juillet au 10 août 2021, un membre de l’équipe scientifique de Globice embarqué sur l’OSIRIS II a pu effectuer 28 jours de suivi visuel sur ces zones peu prospectées, afin de contribuer à l’inventaire des espèces de cétacés et d’oiseaux présents dans ce périmètre. 449 observations différentes (dont 337 d’oiseaux et 112 de cétacés) ont pu être effectuées durant cette période, témoignant de la richesse taxonomique de la zone.
Concernant les cétacés, la photo-identification a permis d’identifier 8 espèces différentes tout au long du parcours (voir carte ci-dessus) : baleine à bosse, baleine à bec, cachalot, dauphin long-bec, dauphin de Risso, dauphin tacheté pantropical, orque pygmée, petit rorqual.
L’une des surprises de cette expédition réside dans l’observation exceptionnelle de près de 197 baleines à bosse au sud de Madagascar. Si l’on connaît l’abondance habituelle de ces cétacés sur ce site de reproduction majeur, cette concentration cette année semble hors du commun aux dires notamment des pêcheurs locaux.
Une forte densité de plancton a également été observée sur cette zone. Reste à savoir s’il peut y avoir y lien avec la présence des baleines à bosse. Une hypothèse à confronter à la multiplicité des variables pouvant influer sur les migrations des baleines à bosse et apporter des éléments de réponse aux interrogations qui demeurent sur les variations de fréquentation et d’abondance sur les sites de reproduction de l’océan indien.